La vague, Nolde - Elément 3
Atelier Mengall HR
Une façon de comprendre ma peinture.
La première fois que j’ai vu la vague, c’était à Barcelone le 15 février 1998.
« Onada gegantina », 1948, Emil Nolde.
La dame à la licorne - La vague, Nolde
C’est la vague, la belle, la grande, la puissante, la fracassante, celle qui vous tombe derrière la nuque et qui vous envoie dans les abysses goûter en douceur et profondeur « en rapport avec Arno, le chanteur enchanteur » la réalité de la vie.
La vague c’est fait pour danser, c’est comme les filles du bord de mer, c’est fait pour qui savait y faire.
Je suis allé voir la mer, et la mer s’est retirée.
L’un de mes premiers poèmes écrit au Pays de Galles à Denbigh lors d’un séjour chez le poète John Pook.
La vague de Nolde a fait danser dans le monde politique.
Quand une œuvre est belle elle l’est.
La vague reste là. Rien ne sert de la combattre.
Je me souviens de la Pointe de de la Torche où je m’étais baigné dans une très belle vague.
Au départ l’eau jusqu’aux genoux nous faisions bonne figure avec mes deux amies.
Elles étaient belles. La vague et les promesses de la vie aussi.
Soudain, plus de sable sous les pieds, plus d’air dans les poumons, plus de repère dans l’espace, le ralenti des secondes dans une minute… La vague nous a eu.
Nous n’étions plus rien, juste des marionnettes emportées.
Au retour à la surface elles se sont accrochées à moi. J’étais le plus heureux du monde.
Après une longue dérive nécessaire à la survie, un défi à la lutte, à la volonté, aux débats d’idées… j’ai choisi de m’économiser pour ramener mes amies à la plage.
La vague reste un élément fondamental dans la compréhension de ma peinture.
Je suis breton et la vie sans vague est déprimante même si parfois une mer étale est agréable et bientôt lassante.
Rien n’est horizon et ligne droite ou courbe, tout est surprenant et des profondeurs surgissent les volcans, des irruptions dans nos sentiments et notre façon d’entrevoir l’avenir ?
Pour trouver une bonne vague il faut s’éloigner des pataugeoires habitées par les surfeurs du dimanche.
Il faut affronter les non chemins, dévaler les pentes, traverser les herbes hautes, les genets… arrivés au sable il y a encore les piquants des chardons… vers la grève, les cailloux pointus réveillent la plante des pieds et puis c’est l’attente, la solitude et prendre le temps du temps, les belles choses se font attendre.
C’est bien ainsi.Mengall HR - 20 Mai 2022